10 astuces pour apprendre à écrire dans un cahier

  • Publication publiée :29 janvier 2021

Comment apprendre à écrire dans un cahier ?

Voici 10 astuces pour que nos petits élèves passent de la feuille blanche à un cahier avec des lignes, (beaucoup de lignes et dans tous les sens !). 

10 petits conseils pour les aider à glisser en douceur du graphisme à l’écriture cursive normée. 

10 idées pour leur expliquer ce qu’est une page de cahier, s’y repérer, ne pas se noyer dans cet océan sage de lignes… et apprendre à dompter ce support d’écriture. 

1- Choisir un format adapté à l'âge

Il est important de bien choisir le format du cahier adapté à l’âge de l’enfant mais aussi à sa taille. 

En maternelle, le format à l’italienne (17×14.7 cm) convient aux enfants pour découvrir leur premier cahier. Le fait qu’il ne soit pas trop haut, permet aux petits élèves de s’installer correctement pour écrire. 

Au cycle 2, les cahiers 17×22 cm sont à privilégier. 

En cycle 3, très progressivement, il peut être proposé des cahiers 21×29.7 cm. Il est alors important d’expliquer comment ranger son bureau pour avoir un espace dégagé pour travailler confortablement. 

Au collège, les grands cahiers 24×32 cm sont souvent demandés par les professeurs pour leur côté pratique (coller des fiches A4). Pourtant ces grands formats sont sources de problèmes : certains élèves ne réussissent pas à incliner ce cahier en raison de l’étroitesse des bureaux, d’autres écornent les pages ou ne gèrent pas l’espace-page et ne prennent pas soin de la présentation. Les enfants de petite taille se positionnent mal (bras tendus, torsion du dos…). Les feuilles de classeur mobiles peuvent être privilégiées pour faciliter la prise de notes. 

2- Incliner son cahier

Dès ses premiers pas en écriture, l’élève apprend à pencher son cahier (ou sa feuille) dans l’axe de son avant-bras. Cette posture ergonomique combinée au déplacement latéral du coude permet de placer la main sous la ligne d’écriture et ainsi de voir ce qu’on a écrit, ce qu’on écrit et où l’on va. 

De nombreux enfants tiennent leur cahier droit devant eux. Ils fléchissent alors le poignet, ce qui entraine des douleurs et un manque de précision et de fluidité dans leur geste d’écriture. 

Pour exemple, dans le cahier GS aux éditions MDI, un rabat avec des colonnes de couleurs permet à l’élève d’apprendre à bien se positionner. 

Notons que la main qui n’écrit pas a pour missions de tenir le cahier, de favoriser une posture stable et d’aider à déplacer le cahier. 

En classe de GS (octobre)

3- Proposer un lignage adapté

Dans un précédent article, Educ’TaMine vous avait présenté les différents lignages à disposition pour les cahiers de classe. 

Le choix se fera en fonction de la progression envisagée pour l’apprentissage de l’écriture et aussi, (et surtout) en l’adaptant aux besoins ponctuels de l’enfant. Certains élèves pourront utiliser plus longtemps un lignage Gurvan par exemple. 

Il est recommandé de ne pas dépasser des interlignes de plus de 3 mm au début de l’apprentissage puis de réduire progressivement les intervalles, seulement quand l’enfant s’y sent prêt. 

Ainsi, dans une même classe, plusieurs types de cahiers peuvent être utilisés.

4- Se repérer dans la page d'un cahier

Il est nécessaire de prendre le temps de découvrir la page d’un cahier et ainsi apprendre à s’y repérer. Où est le haut du cahier ? Où peut-on y écrire ? 

L’enseignant pourra proposer des petits jeux de repérage dans l’espace. 

La notion de marges est très importante. On peut faire observer les marges d’un livre ou d’une page imprimée pour illustrer ces zones « blanches ». On peut expliquer que ni l’ordinateur, ni l’imprimante se sont capables d’écrire à ces endroits. 

La marge de gauche est bien marquée visuellement par une ligne verticale rouge (ou rose) qui semble infranchissable pour l’élève.  C’est souvent l’endroit réservé au professeur pour annoter ou écrire le modèle. Parfois, l’enseignant dit d’écrire « dans la marge » (son prénom, la date,…), il parle alors implicitement de la marge de gauche. 

L’élève apprendra le plus tôt possible à écrire dès cette ligne rouge et ne pas laisser un espace (un carreau ou plus) quand il débute une ligne d’écriture. 

Difficultés de repérage (début CE1)
Méconnaissance des marges (CE1)
Marge progressive (CE1)

5- Découvrir la marge de droite

La marge de droite n’est pas repérée et est « invisible ». Elle n’est pas toujours bien explicitée aux enfants. Ils ne s’arrêtent pas en fin de ligne, débordent sur la page suivante, écrivent sur la table et certains disent même écrire sur la tranche du cahier ! 

Le second soucis vient du manque d’anticipation et le mot, devant loger en entier dans un espace trop réduit, devient illisible… 

Pour aider à visualiser cette marge : 

– tracer au feutre fin une « ligne d’avertissement »

– donner une consigne simple : on ne commence aucun mot après cette ligne mais on peut terminer d’écrire un mot court. 

– donner des repères pour anticiper : généralement un mot de 2 syllabes peut s’écrire dans deux carreaux, si je n’ai pas la place, je ne perds pas de temps à essayer, je reviens vite à la ligne.

Manque d'anticipation et problème de césure (CE1)
Visualisation de la marge de droite (6ème DYS)

6- Apprendre à revenir "à la ligne"

Expliquer ce que veut dire revenir à la ligne. Et s’entrainer à revenir rapidement à la ligne, en glissant son bras pour bien repositionner la mine du crayon sur la ligne du dessous, bien collée à la marge. 

Il est préférable que les élèves ne coupent pas les mots en fin de ligne. Plusieurs raisons peuvent être exposées : les élèves savent rarement comment faire, ils hésitent et perdent du temps, ils placent mal le trait d’union, ils reviennent à la ligne pour écrire la dernière lettre d’un mot… Par malchance, ce mot mal coupé est LE mot de vocabulaire à apprendre par cœur… Le fait qu’il ne soit pas écrit en entier sur la même ligne nuira certainement à sa bonne mémorisation.

Si le choix du professeur est d’apprendre la césure des mots en fin de ligne, il conviendra de bien expliciter les règles pour le faire convenablement et rapidement. 

Césure d'un mot inadaptée (5ème)

7- Se familiariser avec les lignes

¨Pour ne pas se perdre dans ce dédale de lignes, on peut proposer aux jeunes apprenants (GS, CP) des petits jeux de coloriage pour concentrer son regard et se repérer dans ce nouveau lignage. 

Il est conseillé de prendre le temps de se familiariser avec la dimension des carreaux, de repérer les lignes verticales et horizontales, d’explorer la zone d’écriture, de différencier les couleurs de lignes. 

Ainsi progressivement, l’élève prendra confiance avec le lignage Seyes et appréhendera positivement l’écriture par la suite. 

Découverte du cahier Gurvan (GS, janvier)

8- Calibrer les lettres

Le lignage Seyes a pour but de calibrer les hauteurs des lettres cursives. Celles qui sont petites. Celles qui sont moyennes. Celles qui sont grandes. Celles qui descendent. 

Les « escaliers » sont intéressants pour comprendre les différentes hauteurs des lettres et se repérer plus facilement dans les interlignes. Les enfants pourront eux-mêmes en inventer : « monte de 1, de 2, de 3 étages ». 

Pour les GS, le cahier Gurvan permet de visualiser par des couleurs la ligne de base et jusqu’où montent ou descendent les lettres. Pour les CP, ce lignage peut aussi être proposé en début d’année et également pour tout enfant présentant des difficultés à se repérer dans un lignage Seyes classique.

Le lignage servira aussi pour écrire entre les lignes les chiffres et les signes mathématiques, placer correctement la ponctuation, poser efficacement des opérations. 

Entrainements pour s'approprier les 3 hauteurs

9- Alléger les consignes de présentation

La présentation du cahier du jour demandée par les enseignants est parfois très exigeante. Elle finit même par être trop compliquée pour certains élèves qui ont déjà des difficultés à se repérer dans le lignage Seyes.

Exemple ci-contre : « Sauter deux lignes après la date, passer une ligne après le titre, écrire la date à 3 carreaux, débuter le titre à 5, etc… » L’élève s’y perd. Et l’enseignant passe du temps à préparer le cahier (petits points, lettres intiales,…), à expliquer et à répéter, à écrire le modèle. 

En faisant le choix de simplifier la présentation, on portera davantage l’attention sur le soin et sur le contenu. 

De même, apprendre à souligner est une étape dans la présentation : comment placer sa règle, où souligner, savoir où commencer le trait et où l’arrêter.

 

Présentation demandée dans une classe de CE1

10- Personnaliser son cahier

Pour les petits, nous avons vu que des petites frises à colorier permettait d’apprendre à se repérer dans les interlignes et d’explorer ce cahier « comme les grands ».    

Pour les élémentaires, il est également possible de proposer ces créations pour enjoliver et personnaliser son cahier du jour. Des frises colorées peuvent alors séparer les jours de classe. Cette activité sur lignage Seyes présente plusieurs avantages : 

– embellir son cahier de classe et avoir plaisir à l’ouvrir chaque matin ;

– se recentrer en fin de journée ou débuter une nouvelle journée par un rituel calme ;

– allier géométrie, coloriage, création et esthétisme ; 

– manipuler sa règle, se repérer dans le quadrillage et les lignes, aiguiser son sens de l’observation ;

– s’approprier et prendre soin de son cahier de classe : fierté, estime de soi…